La pièce n'était plus qu’ éclairée par la faible lumière émise par la bougie posée sur le coin du bureau. Cela n’aurait coûté qu’un coup de baguette afin de rétablir le jour dans la pièce. Pour cela néanmoins, il aurait fallu que Noah se rende compte que le soleil était parti se coucher à il y a de cela presque trois heures maintenant. La vérité est qu’il était concentré sur une lettre sur laquelle il n’arrivait pas à aligner trois phrases sans qu'elles soient trop pathétiques, trop méchante, trop ci trop ça.


Dès les premiers mots il bloquait il ne savait pas comment introduire sa lettre et était donc directement passé à son contenu. De nouveau il bloquait; après tout pourquoi cherchait-il désespérément à lui envoyer cette lettre ?

Deux ans s’étaient écoulé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient parlé, beaucoup de choses s'étaient passées entre-temps, probablement de son côté également. Néanmoins, elle trouvait toujours le moyen de refaire apparition de son esprit, il avait tenté de la bloquer, avec un peu de magie ça marchait pas trop mal mais sur soit même c’est jamais très recommandable.

Le Katteridge n’avait jamais trop voulu se pencher sur la question, il avait repoussé l’idée refusant de se montrer faible, oui tout sentiment était signe de faiblesse, peu importe la nature. Entre lui et Catherine c’était purement physique rien d’autre.

Il se remit à griffonner quelques mots avant d’être interrompu, par un bruit à la porte de son bureau.

NOAH : Entrez !

TIC : Monsieur, la chambre pour mademoiselle Kenia Katteridge est prête.

NOAH : Merci Tic, vous et Tac pouvez vous couchez, demain faites sonner la cloche lorsque le soleil sera levé.

Toujours la même phobie du temps, bien qu’il ne l'admet pas totalement, il préférait parler de manière plus figuré quand il en venait à l’heure.

L’intervention de son elfe lui donna toutefois une idée pour la suite de sa lettre et il l'écrit d’un trait.

Catherine Spinnet,

J'espère que cette lettre te trouve en bonne santé et que tout se passe bien pour toi. Cela fait longtemps que nous n'avons pas eu l'occasion de discuter, et je garde de bons souvenirs de notre temps passé ensemble malgré les dénouements qui m’ont laissé sans voix.

Je me permets de t'écrire aujourd'hui pour une raison particulière qui me tient à cœur. Il s'agit de ma sœur, Kenia Katteridge, que tu as en cours cette année. Je suis sûr que tu comprends l'importance que revêt l'éducation pour elle et pour moi.

Si cela ne t’ennuie pas de me consacrer un peu de ton temps libre, j’aimerais beaucoup avoir l’opportunité d’échanger sur le sujet.

Ton point de vue en tant que professeure et ta connaissance personnelle de notre passé pourraient m'être d’une grande aide afin de comprendre comment l'accompagner et la soutenir dans son parcours scolaire.

Je me rends bien compte que ta position en tant que professeure exige une certaine réserve, et je respecterai bien entendu toutes les limites professionnelles nécessaires. Mon intention est simplement de veiller à ce que Kenia Katteridge reçoive le meilleur soutien possible, tant à l'école qu'à la maison.

Serait-il possible de convenir d'un rendez-vous à ta convenance pour que nous puissions en discuter plus en détail ? Je serais très reconnaissant si tu pouvais m'accorder un peu de ton temps.

Noah Katteridge